Chapitre 4 : les contestations
CONTESTATION - La notion de contexte.
CONTESTATION - Interdiction de retrancher
CONTESTATION - les choses difficiles à comprendre ...


CONTESTATION
La notion de contexte.

Le fameux argument du contexte. C'est une autre manière de dire « c'est vrai que ça paraît n'importe quoi, mais en se forçant on peut trouver une manière d'accommoder la sauce ». Jésus n'est pas venu sauver des érudits mais des perdus, ce peut être des érudits perdus, mais quoi qu'il en soit, ce doit être des perdus. Prétendre qu'il faille étudier des contextes historiques pour comprendre une affirmation de Paul c'est renier le fait que la Parole doit être universelle et intemporelle, c'est affirmer qu'une chose n'est soudainement plus vraie parce que le contexte n'existe plus. C'est également avaliser que l'histoire soit toujours vraie, alors qu'elle est écrite par les vainqueurs et qu'elle a tendance à changer en fonction des époques et des lieux. C'est aussi prétendre que le niveau de vérité des contextes qu'on nous présente a un degré supérieur à la Parole de Dieu, puisque ces contextes en viennent à sanctifier la Parole qui n'obtient plus sa sainteté de Dieu, mais de l'homme. Ce seraient dès lors des évènements humains non avérés qui serviraient à comprendre la Parole de Dieu. Or c'est le supérieur qui sanctifie l'inférieur (Matthieu 23.19 : Aveugles ! lequel est le plus grand, l'offrande, ou l'autel qui sanctifie l'offrande ?).
C'est pour cela qu'un contexte qui nous est précisé dans la Parole a de la valeur. Que ce soit l'affluence, le moment de la journée ou de la nuit, et ainsi de suite. Si Dieu a voulu que cela soit précisé, c'est que ça a de la valeur. S'il n'a pas voulu que ce soit précisé, c'est que ça n'en a pas.
En outre, prétendre qu'une érudition est nécessaire c'est oublier la place des simples d'esprit dans le royaume de Dieu. Bien sûr on peut se dire que si le royaume des cieux leur appartient c'est parce que Dieu a pitié de leur « handicap » et qu'il les sauve pour cela, mais ce n'est pas la réalité. En fait, si le royaume de Dieu leur appartient c'est uniquement parce qu'ils prennent les choses simplement sans essayer de les intellectualiser. Quand ils lisent que « la femme sera sauvée en devenant mère », ils ne cherchent pas une excuse pour justifier ce qu'ils viennent de lire, ils le croient. Si Jésus a dit que nous devions devenir comme des enfants, c'est pour cette même raison, pour croire avec simplicité et ne pas nous torturer l'esprit et l'emmener dans des conjectures aussi folles qu'hasardeuses pour tenter de justifier l'injustifiable.
Cet argument ne fait rien d'autre qu'ajouter une variable d'ajustement dans la vérité de la Parole de Dieu. Elle serait plus vraie dans certains cas, à certaines époques, pour certaines personnes. La Parole est la vérité ou elle ne l'est pas, elle ne peut en aucun cas l'être plus ou moins. En outre, pour ceux qui considèrent qu'il faut prendre en compte un pseudo-contexte extérieur à la Parole de Dieu, alors leur propre argument disqualifie tous les épîtres, parce que chaque épître est une lettre qui avait un destinataire. L'argument du contexte extérieur valide donc le fait que l'épître aux Galates par exemples, s'adresse aux Galates. Personnellement je ne suis pas Galate, donc si je suis le contexte, ce texte n'est pas pour moi...
Mais bien entendu, je me doute bien que le seul contexte valable sera celui qui arrange le discours de ceux qui essayent de défendre l'indéfendable.


CONTESTATION
Interdiction de retrancher

Cet enseignement a pour particularité de ne susciter que très rarement l'indifférence, ce qui en soi est une très bonne chose. Nous avons d'une part ceux qui l'acceptent et d'autre part ceux qui le réfutent. Parmi ces derniers, les réactions le concernant sont un peu toujours les mêmes.
Pour beaucoup, ce qui vient d'être expliqué, bien que totalement fondé sur la Bible telle que nous la connaissons actuellement, est proche de l'abomination. Ils ne parviennent pas à trouver d'explications à de telles incohérences dans les textes de Paul et suivent aveuglément les doctrines contradictoires que l'on y trouve, préférant souvent éviter de réfléchir, de peur de réaliser que lesdites incohérences peuvent se révéler tragiques.
D'autres ont toujours su qu'il y avait un problème sans comprendre lequel, ils sentent que ce que vous venez d'entendre est vrai, mais n'ont pas le courage de faire le tri dans ce qu'on leur a enseigné depuis si longtemps ou encore de prendre une position contradictoire avec les prédications en place dans la quasi-totalité des assemblées. Il est vrai que la main mise de certains « serviteurs » de Dieu sur les croyants tient plus du contrôle que du pastorat, et se positionner ailleurs que là où ces derniers vous autorisent à vous positionner représente souvent une tension que tous ne parviennent pas à supporter. Ils préfèrent donc passer outre et se concentrer sur autre chose.
Je ne parlerai bien entendu pas de tous ceux qui ne font qu'acte de présence le dimanche matin, ne lisant jamais leur bible et étant en conséquence incapable de remarquer une quelconque erreur. Notons cependant que ce sont souvent ces derniers qui se trouvent être les plus virulents dans la défense des écrits attribués à Paul.
Une dernière caste a une déconcertante facilité à incendier ce qui ne lui plaît pas, avec d'autant plus de force qu'elle se sent incapable de démontrer l'inverse de ce qui vient d'être dit. L'emploi ici du verbe « plaire » est volontaire, puisqu'il s'agissait de caractériser les personnes recherchant plus un moyen de contrôler que de faire grandir les croyants. Leurs arguments sont presque toujours du même ordre :
L'impossibilité que la Parole de Dieu ne subisse de coupes. Argument basé sur l'incompréhension de deux passages dont le premier nous dit qu'il « ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé » (Matthieu 5.18) et le deuxième que « Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre, et si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre » (Apocalypse 22.18-19). Le premier de ces deux passages fait exclusivement cas de la loi qui se trouve représenter les livres de Moïse voir, par extension, l'ensemble de l'ancienne alliance. Le deuxième passage ne faisant cas, quant à lui, que du livre que l'apôtre Jean venait d'écrire, soit le livre de l'Apocalypse. En effet, les détracteurs semblent oublier que la Bible en tant que telle n'existait pas puisque la réunion des livres qui l'ont composée au travers du temps ne s'est faite qu'un bon siècle après que Jean ait achevé ses écrits sur l'île de Pathmos. Il ne pouvait donc en aucun cas faire mention d'un ouvrage n'existant pas et dont la fluctuation du contenu parcourt l'histoire. Pour ceux qui prétendraient qu'il annonçait la venue de la Bible telle que nous la connaissons actuellement encore, je leur rappelle que Jean parle « du livre de cette prophétie », en d'autres termes il connaissait le texte sujet de son avertissement et, comme je viens de le dire, la Bible n'existait pas à cette époque.
Par ailleurs, si les personnes utilisant cet argument étaient sincères, elles devraient également lire les apocryphes se trouvant dans la Bible des Catholiques puisque l'affirmation de Jean se trouvait déjà dans la Bible lorsque les protestants ont fait « sécessions ». Donc pour ceux qui veulent se réfugier derrière cet argument, je tiens en toute amitié à vous conseiller la version de la Bible appelée Tob, qui est en fait la Bible catholique et qui en conséquent contient les apocryphes.
Le deuxième argument utilisé est tiré du livre du prophète Daniel et du livre de l'Apocalypse, disant que certaines choses sont cryptées et que la compréhension en sera donnée plus tard. L'archange disant à Daniel de tenir « secrètes ces paroles », et de sceller « le livre jusqu'au temps de la fin. Plusieurs alors le liront, et la connaissance augmentera » (Daniel 12.4), Jean quant à lui, dans l'apocalypse entendit « du ciel une voix qui disait : Scelle ce qu'ont dit les sept tonnerres, et ne l'écris pas » (Apocalypse 10.4).
Argument intéressant, mais il ne s'agit pas dans cet enseignement de domaines d'incompréhensions, mais bel et bien de données parfaitement compréhensibles et en totale contradiction avec la Parole dans son ensemble voir entre elles-mêmes, ce qui rend caduc cet argument.


CONTESTATION
les choses difficiles à comprendre ...

Dans les temps que nous traversons, qui, étant ceux du retour de Jésus, sont les plus sombres qu'il n'y ait jamais eu, la compréhension des écritures est particulièrement faible. On peut se rassurer en prétendant que nous n'avons plus accès à la Parole de Dieu de manière satisfaisante, mais la réalité est que nous avons les serviteurs que nous avons choisis d'avoir. La faiblesse est telle que "connaître" et "comprendre" ont fini par être amalgamés. Les croyants disent ne pas comprendre la Parole, mais la réalité est qu'ils ne la connaissent pas. L'Esprit de Dieu ne peut nous expliquer ce que nous ne connaissons pas. Nous devons nous nourrir de la Parole de Dieu, et laisser le Saint-Esprit nous la révéler. C'est de cela que nous parle le premier chapitre du livre de l'Apocalypse, qui met en avant la bénédiction qu'il y a à connaître la Parole et non à la comprendre (Apocalypse 1.3 : Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites! Car le temps est proche).
Le schéma normal devrait donc être :
- connaître la Parole de Dieu,
- recevoir l'explication de l'Esprit,
- appliquer la Parole de Dieu.
Malheureusement, l'église a remplacé le fait de connaître la Parole par une façade qui consiste à piocher quelques versets de-ci, de-là. Ensuite, elle a remplacé le fait de recevoir l'explication par le Saint Esprit, par les émotions. Si elle ressent quelque chose, alors elle considère avoir compris. Peu importe que sa compréhension émotionnelle soit en désaccord avec le reste de la Parole. Finalement elle met en pratique non pas ce que dit la Parole, mais la perception que ses émotions lui ont donnée.
La lecture est rarement basée sur la volonté de s'approcher de la vérité, mais a généralement pour but d'avoir un argument pour démontrer ce qui était déjà une certitude avant d'ouvrir la Parole.
Pour en revenir à l'un des sujets fréquent de contestation concernant l'évidence de ce que les 13 épîtres attribuées à Paul ne sont pas de Dieu, consiste à remettre en avant un passage de la deuxième épî tre de Pierre, passage nous disant ce qui suit :
- 2 Pierre 3.15-16 : Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l'a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. 16 C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine.
C'est là que la boucle est faite avec ce que je disais plus tôt. Le détournement d'un texte pour essayer de le faire correspondre à ce que les contestataires pensent de toute façon. Donc la recherche d'un verset qui serait leur allié, peu importe si cela met à mal la vérité et l'intégrité même de la Parole.
Je rappellerai donc que rien dans ces deux versets ne désigne les 13 épîtres attribuées à Paul, cela ne fait que désigner des écrits de Paul qui, à ce jour, sont inconnus. Ensuite, Pierre nous fait mention de ce qu'il y a, dans ces lettres inconnues de nos jours, une certaine complexité dans la forme que prennent les discours de l'homme. C'est donc au sujet de cette complexité que les contestations existent, mélangeant allègrement des erreurs simples et évidentes pour qui s'intéresse réellement à la Parole de Dieu, avec des supposées incompréhensions qui seraient dues à une complexité totalement absente des textes concernés.
Gênés aux entournures, ces personnes prétendent que lorsque les épîtres attribuées à Paul parlent de 12 disciples lorsque de toute manière il n'y en avait que 11 à cette époque, cela relève de la complexité de l'affirmation et non de l'erreur. Elles prétendent que lorsque ces mêmes épîtres affirment à de nombreuses reprises que les affirmations qui y sont faites ne sont pas de Dieu, ce serait en fait "compliqué à comprendre", et "signifierait" en réalité que c'est Dieu qui parle, tordant elles-mêmes dans le procédé, des paroles qu'elles prétendent venir de Dieu, et donc se condamnant. Elles prétendent que toutes les fois où la Parole est ouvertement contredite par ces épîtres, que ce soit la foi parfaite d'Abraham, le visage de Moïse, les veuves qui rompent leurs vœux en se remariant, et donc plus généralement la centaine de points que je viens de soulever, ce serait en réalité un problème de compréhension.
Il y a une différence entre "se voiler la face" et "un texte compliqué". Le vrai problème tient plus à l'hypocrisie de certains qui peinent à justifier l'injustifiable et campent sur des positions intenables. Les erreurs sont tellement évidentes que ceux qui aiment la vérité les reconnaîtront.
