Chapitre 2 : la légitimité de Paul.

10/04/2025

Paul est devenu pour les Chrétiens actuels ce qu'était la loi orale pour les pharisiens. Dès qu'un problème survient, c'est dans les épîtres qui lui sont attribuées que l'on va chercher la solution, presque jamais dans les évangiles. On ne cherche plus la volonté de Dieu, mais celle de Paul, prétextant que de toute manière, c'est forcément la même.




a) La légitimité de Paul
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Il n'est pas question ici de remettre en cause la légitimité de Paul, mais de remettre chaque chose à sa place, et à commencer par l'idolâtrie que lui voue l'église actuelle. En effet, pour beaucoup Paul est LE personnage parfait auquel il faut ressembler, et Jésus disparaît de plus en plus des prédications au profit de Paul. Cette tendance n'est cependant pas nouvelle, et on constatait déjà à l'aube de la chrétienté une tendance prononcée à élever Paul bien au-dessus de la place qui était la sienne dans l'église d'alors. Le premier recueil de textes néo-testamentaires fut fait par Marcion à la moitié du 2° siècle après Jésus-Christ et il ne contenait que des écrits de Paul et de Luc (disciple de Paul). Lorsque des ajouts furent faits, plusieurs contestations apparurent, et des textes aussi profond que l'épître aux Hébreux, l'épître de Jacques ou encore l'apocalypse selon Jean (entre autres) furent en sérieux ballottage avant d'être finalement acceptés. Aucun écrit de Paul ne sembla soulever de contestations durables à ce jour (depuis, plusieurs voix se sont levées pour en souligner les multiples incohérences).

Paul est devenu pour les Chrétiens actuels ce qu'était la loi orale pour les pharisiens. Dès qu'un problème survient, c'est dans les épîtres qui lui sont attribuées que l'on va chercher la solution, presque jamais dans les évangiles. On ne cherche plus la volonté de Dieu, mais celle de Paul, prétextant que de toute manière, c'est forcément la même.

Alors concernant la légitimité de Paul, il va de soi qu'il avait choisi de servir Dieu, rien à redire de ce côté-là, mais il serait bon cependant de réaliser son imperfection et sa désobéissance, révélés dans le livre des Actes et qui fera l'objet de plusieurs points à suivre. Je fais ici allusion entre autre au passage où il est précisé que les frères, poussés par l'Esprit, essayèrent de convaincre Paul de ne pas se rendre à Jérusalem, il décida cependant de n'en faire qu'à sa tête, aussi, le Seigneur lui envoya-t-il Agabus pour lui révéler la conséquence de sa désobéissance. La punition était simple, Dieu le prévenait qu'il serait mis dans les chaînes, ce qui arrivera effectivement. On constatera également qu'il sera emprisonné deux ans et aucune conversion ne sera citée dans tout ce laps de temps. Par contre, alors qu'il obéit enfin à Dieu en partant pour Rome, les conversions repartent des plus belles (Actes 21 et suivants).

Quoi qu'il en soit, s'il paraît évident que Paul était faillible, ce que nient bon nombres de « croyants » (si ce n'est dans les paroles, alors dans les pensées) il n'en reste pas moins que les écrits qui lui sont attribués comportent des points troublants qui montrent une opposition soit entre eux, soit avec le reste de la parole de Dieu.

Que les épîtres attribuées à Paul mettent en avant certaines choses très intéressantes ne fait aucun doute. N'oublions pas que le meilleur moyen de propager l'erreur c'est de la mélanger avec une petite dose de vérité. Par contre, ce qui est beaucoup plus douteux, c'est la place qui lui a été faite dans la Parole de Dieu.

Ce qui doit être remis en cause est la légitimité de la présence des épîtres qui lui sont attribuées dans la Parole de Dieu. En effet, ce n'est pas parce qu'une chose est vraie qu'elle doit être dans la parole de Dieu mais l'inverse : c'est parce qu'elle est dans la parole de Dieu qu'elle est vraie. Or, dans le cas des épîtres attribués à Paul, il apparaît évident qu'une certaine précipitation a été de mise il y a quelques centaines d'années et que l'écrémage se soit fait dans un tamis inadéquat.

Nous regarderons dans la suite de ces vidéos de nombreux exemples allant dans le sens de ce que j'avance, et je ne me baserai que sur la Parole seule, m'appuyant sur la quatrième règle de détermination de ce qu'est un apocryphe, qui est, la contradiction. Ainsi, il n'est pas question de rechercher dans quelques littératures que ce soit, un argument opposé à une affirmation faite dans les épitres attribuées à Paul. Le degré de vérité de la Parole de Dieu étant forcément supérieur à n'importe quel autre écrit, il n'est pas possible de se baser sur un autre écrit pour affirmer que tel ou tel passage de la Parole est faux. En se basant là-dessus, le seul texte pouvant nous aider dans la révélation de ce que j'ai à dire se trouve être la Parole elle-même.



b) Marc 13
« je vous ai tout annoncé d'avance ».

Je me suis toujours posé une question concernant un verset de Marc 13, celui où Jésus dit « je vous ai tout annoncé d'avance ». Cette question est simple. Quelles sont la validité et la légitimité d'une révélation postérieure à la vie de Jésus sur Terre ? En effet, s'il nous a tout annoncé d'avance, alors rien de neuf ne peut être donné. Bien sûr, lorsqu'il est écrit que l'Esprit nous conduira dans toute la vérité (Jean 16.13), il ne fait pas mention d'une nouvelle vérité, mais de la compréhension totale de la Parole de Dieu, ce qui est fondamentalement différent. Il en va de même avec la situation des disciples à qui Jésus avait clairement annoncé sa crucifixion mais qui ont dû attendre pour être conduit dans la vérité parce que le temps de la compréhension n'était pas encore arrivé.

Aussi, ce qui est dit après le temps de la présence du Seigneur Jésus sur terre ne peut qu'être une explication de ce qu'il avait annoncé et non pas un rajout sinon il serait menteur puisqu'il aurait affirmé faussement avoir tout annoncé d'avance.

C'est pour cela que les révélations transmises ultérieurement par des proches de Jésus ne peuvent être observées sous le même angle. Il peut s'agir de révélations faites par Jésus du temps de sa présence parmi nous. Toute nouveauté annoncée par des personnes ne l'ayant pas connu est donc suspecte de par le principe d'annonce préalable par Jésus faite du temps de sa présence physique.

D'un autre côté, cette affirmation de Marc 13 est également rassurante, parce qu'elle présuppose que, quoi qui est pu être dit après lui, nous devons forcément pouvoir en trouver la trace avant son séjour parmi nous, ou éventuellement pendant.

Je vais donc maintenant m'attacher à montrer les différents passages des épîtres de Paul non pas qui prêtent à confusion, mais qui sont clairement des notions nouvelles et elles le sont généralement parce qu'en opposition directe avec d'autres notions de la Parole. Dans certains cas, Paul est en contradiction avec lui-même, et ce sera évidemment également le sujet de vidéos qui suivront.

Rappelons avant d'aller plus loin que je m'évertuerai dans ces vidéos à montrer que les écrits attribués à Paul n'ont pas leur place dans la Parole de Dieu tout en ne remettant pas en cause le personnage lui-même. Humain, il en est forcément faillible, ce qui ne doit pas être le cas de la Parole de Dieu qui, pour valeurs, doit avoir l'universalité et l'intemporalité. Plus simplement, la Parole de Dieu se doit d'être vraie quels que soient les lieux et les époques. Jésus-Christ étant « le même hier, aujourd'hui, et éternellement » (Hébreux 13.8), et étant également la parole faite chair (Jean 1.1-4), il ne peut avoir inspiré un texte de la bible qui ne soit pas en accord avec les autres. Si un tel cas se présente, comme cela a eu lieu dans le passé avec la scission entre l'église catholique romaine et la naissance de l'église protestante à l'époque de Martin Luther, alors il convient de regarder les textes de près et de prendre une décision en se tenant éloigné de tout discours engagé et trop passionné afin de garder la tête froide et d'analyser avec calme ce qu'il convient de faire.

C'est ce que je ferai ici.